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Economie Tunisie versus Maroc



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La Tunisie et le Maroc sont deux nations sous-continents à majorité islamique appartenant à la ligue arabe, et dépendants envers l’Europe. Mais la surface marocaine est presque trois fois plus étendue que celle de la Tunisie. Il en est de même pour le nombre de la population. Malgré cela, ces deux pays sont des poids lourdsau niveau économique dans la région maghrébine. Plusieurs indicateurs permettent de visualiser leur score en termes de compétitivité économique. Dans cet article, nous allons faire un tour d’horizon sur ces indicateurs et la performance de chacun.

La Tunisie est un pays d’une superficie de 163 610 km2 situé à la pointe nord du continent africain et à une centaine de km de l’Italie. L’Algérie et la Lybie sont ses voisins. Le pays a une population de 11,5 millions d’habitants. Le Maroc, quant à lui est aussi un pays du Nord-est de l’Afrique qui partage la frontière avec l’Algérie et le Sahara occidental. Il s’étend sur une superficie de 446 550 km2 avec une population de plus de 35,7 millions.

Le Maroc dépasse de loin la Tunisie en termes de PIB annuel avec un chiffre de 97,119 millions d’euros pour l’année 2017 contre 35,369 millions d’euros pour la Tunisie. Il en est de même pour la dette totale avec 63.260 contre 23.520 et les dépenses publiques avec un montant de 29.196,6 contre 10.908,6 pour la Tunisie.En termes d’exportations et d’importations, les chiffres réalisés par le pays marocain sont aussi le double de la Tunisie avec un chiffre de 39 776 millions d’euros environ pour les importations de l’année 2017 contre 18 282 pour l’économie tunisienne de la même année.

En revanche, ils ont tous deux le même indice de corruption estimé à 43 pour l’année 2018. La Tunisie souffre notamment de la faiblesse du pouvoir juridique et d’un manque de transparence. Concernant le classement RTI et le classement de l’innovation, la Tunisie l’emporte sur le Maroc car elle se situe au 13ème rang contre 85ème pour le RTI et au 66ème  rang contre 76ème  en termes d’innovation pour le pays marocain.

Concernant l’attractivité nationale et le climat d’investissement, la Tunisie prend le dessus avec un score de 79 contre 74 pour le Maroc pour l’année 2016. Ce score dépend de la gouvernance politique, de la sécurité des investisseurs etc et même si le Maroc affiche un taux de croissance en hausse et une réduction de taux de pauvreté. Le capital humain et financier tunisien est également plus important avec un chiffre de 81 contre 66 pour les compétences marocaines. Mais le royaume chérifien obtient un part de marché sensiblement plus élevé de 71 contre 69 et un meilleur score d’infrastructures de 68 contre 63 pour son concurrent économique.La Tunisie pèche notamment aux indices de sécurité et de violence interne car elle affiche un chiffre de 38 contre 12 pour le pays marocain mais tous les deux ont un indice de vulnérabilité de l’économie et de l’environnement approximatif.A noter que le total des émigrants marocains pour l’année 2017 est aussi le triple des émigrants tunisiens.

En fait, les deux pays sont des concurrents car ils sont actifs sur les mêmes secteurs compétitifs comme l’offshore, les services, l’agroalimentaire, le secteur touristique etc. Les deux pays sont notamment en concurrence directe avec le tourisme mais le royaume du Maroc obtient beaucoup plus de recettes car son offre touristique est plus variée et plus haut de gamme.

Certes, la révolution de 2011 impacte lourdement sur l’économie tunisienne et la nation qui a subi des pertes importantes doit émerger en douceur. Rien d’étonnant si le potentiel économique de la Tunisie est encore négatif mais elle affiche des progressions chaque année comparée à celui du Maroc qui est toujours positif.

Concernant les échanges économiques entre ces deux nations, le royaume chérifien est le troisième partenaire de la Tunisie avec un volume d’échange de 830 millions de dinars pour l’année 2017. L’objectif de 500 millions de dollars d’échanges instauré lors de la Haute commission mixte en 2012 n’est pas encore atteint. Les échanges des investissements affichent une stagnation tout comme le nombre des entreprises marocaines implantées à Tunisie ou tunisiennes créées à Maroc.

Enfin, si on regarde le classement Forbes pour les affaires pour l’année 2016, le Maroc occupe la 51ème place contre le pays de Ben Ali à la 87ème place. Pour établir ce classement, le magazine se base sur les critères comme la fiscalité, la protection de la propriété intellectuelle, les projets innovants… Quant à la Turquie et Bahrein, ils sont classés respectivement à la 62ème  et à la 60ème . La France se classe à la 26ème  position dans cette édition du magazine Forbes.

Le royaume chérifien est toujours considéré comme une nation qui arrive à sortir son épingle du jeu avec les problèmes de croissance économique mais les réalités sont moins belles. En effet, le rapport fourni par l’OngOxfam affiche les inégalités sociales frappantes au Maroc car un salarié marocain au SMIG aurait à travailler 154 ans pour percevoir ce qu’un milliardaire marocain reçoit en une année. Les écarts de la richesse sont frappants dans ce pays. Et même s’il est représenté comme un pays ayant pu sortir de la crise avec un secteur touristique en bonne santé, l’attractivité de l’économie ne tient pas compte des éléments comme l’éducation et la santé de la population. Les causes de cette inégalité sociale sont notamment les inégalités dans le paiement des taxes et du système fiscal. Le rapport de l’Oxfam pointe du doigt que la réduction de la pauvreté ni le développement ne sont pas couplés par la baisse des inégalités sociales. Pour illustrer ce problème, on peut se référer au système éducatif marocain. 21 % du budget de la Tunisie est dédié à l’éducation. Ce qui n’est pas le cas pour le Maroc où la durée de fréquentation des écoles des élèves est inférieure de deux années comparée aux pays maghrébins. 12 médecins tunisiens s’occupent aussi de 10 000 habitants contre 6,2 pour le Maroc.

En ce qui concerne le secteur touristique, les recettes de l’activité touristiques des non-résidents marocains atteignent 5,65 milliards dollars pour les 9 premiers mois de l’année 2017. Les villes marocaines ayant bénéficié cette embellie sont les suivantes : Fès, Tanger, Marrakech et Agadir. Les allemands, hollandais, espagnols, chinois et japonais sont la majorité de ces touristes.

De son côté, il ne faut pas cacher que le secteur touristique tunisien est ébranlé par les attentats de 2015. Mais pour la même période, c’est-à-dire pour les 10 premiers mois de l’année 2017, elle a pu réaliser un chiffre record de 2,4 milliards de dinars et ce depuis les 6 dernières années. Comparé à la performance marocaine, le secteur touristique tunisien est encore loin. Les nettes performances marocaines s’expliquent en fait par son envolée dans le tourisme haut de gamme avec Gammarth, Hammameth… Ce qui fait que le Maroc est la destination préférée des Européens et des Français devant la Tunisie. Le pays attire non seulement par le dépaysement et l’exotisme qu’elle offre mais aussi par le côté sécurité. Bref, pour pouvoir rivaliser avec le Maroc et attirer une part de marché plus importante, les investisseurs en tourisme tunisiens devraient accroître la visibilité de ses offres et améliorer le standing des hébergements.

 

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