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Tourisme et hôtel en saison estivale en Tunisie



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Malgré les attentats de ces derniers mois, la bonne nouvelle c’est que la Tunisie a toujours la cote en tant que destination pour cette saison estivale 2019. En effet, le baromètre des entreprises de voyage a indiqué que les réservations ont explosé de 55 %. Ce qui met le pays à la dixième place des destinations préférées des Français après la Grèce et l’Italie. Cette embellie du tourisme ne manque pas d’avoir des retombées positives sur le PIB du pays avec une recette beaucoup plus en hausse par rapport aux années précédentes

La destination attire des nombreux européens à cause de sa proximité avec l’Europe, ses circuits touristiques et des prix raisonnables de ses hôtels. Les années les plus dures pour le tourisme tunisien sont les années du soulèvement populaire de 2011 et les attentats de 2015. Ces deux événements ont fait fuir les touristes et vidé les hôtels. Mais le come-back de l’opérateur britannique Thomas Cook et l’agence de voyage Tui qui ont quitté le pays est un signe de ce retour à la normale après les années de stagnation de la saison estivale tunisienne. Ainsi, pour cette année 2019, on assiste à une reprise de fréquentation de touristes français, allemands et anglais ainsi qu’une hausse des touristes russes et chinois.

Selon le ministre du tourisme et de l’artisanat, le taux de fréquentation des hôtels atteint 100 % et le pays attend les vacanciers russes après le Coupe du monde.Le ministre a aussi ajouté que les hôtels peuvent proposer des tarifs privilégiés pour les clients tunisiens. Afin de mieux anticiper cette nette progression des vacanciers et touristes étrangers, le pays a même décidé d’aider les entreprises en difficulté dans le financement de leurs travaux de maintenance. On arrive ainsi à dépasser les 7 millions de touristes de l’année 2017 avec plus des 8 millions de touristes attendus pour cette saison estivale. Notons que ce nombre de touristes de l’année 2017 affiche déjà une hausse de 23 % comparé à l’année précédente et les recettes touristiques ont aussi augmenté de plus de 17 %.

Pour cette année, selon l’agence Ecofin, entre le mois de janvier à avril, le pays a enregistré une augmentation de recettes de 36,4 % par rapport à la même période de l’année dernière. Cet envol du tourisme est dû à l’effort des opérateurs touristiques vers l’orientation des visiteurs dans la découverte des richesses du pays comme le Sahara, le golf, le Thalasso, les randonnées sur le dos d’un chameau dans le désert… au lieu des habituelles stations balnéaires. Le ministre RénéTrabelsi a aussi indiqué qu’il fournit des énormes efforts en vue du rétablissement de la sécurité dans le pays.Il vise également à faire venir les touristes même en basse saison pour que les hôtels puissent toujours ouvrir leur porte en hiver. Il a également pointé du doigt le terrorisme environnemental qui consiste à jeter des dépôts d’ordures dans la ville. Toutefois, ce travail de dépollution est encore un long chemin à parcourir, selon lui, car il s’agit aussi d’un problème de culture.

Depuis ces dernières années, ce secteur s’est amélioré après la réhabilitation des hôtels 3 étoiles et la construction des hôtels 4 et 5 étoiles.Ces hébergements offrent aussi un large choix de services comme le tourisme saharien, archéologique, tourisme de santé, tourisme nautique…La Tunisie bénéficie aussi d’une histoire de 3 000 ans qui doit attirer les archéologues. Or, le tourisme du pays affiche encore des pays bradés pour les étrangers mais chers pour les citoyens du pays.Le président de la fédération tunisienne des hôtels a par ailleurs indiqué que les prix des hôtels n’ont pas changé mais les clients tunisiens ont un pouvoir d’achat plus faible.Les prix des hôtels à Tunis sont les moins chers à 41 euros en moyenne, contre 100 euros par nuit à Hammamet, 155 euros par nuit à Djerba et 159 euros à Mahdia. Pour un séjour dans le pays avec l’achat d’un billet aller-retour et l’hébergement dans les nuits et la restauration, il est ainsi possible de dépenser entre 300 à 400 euros TTC. Pour les séjours dans des unités hôtelières 4 ou 5 étoiles, on peut trouver des hôtels à partir de 200 euros pour une personne.A noter cependant que l’octroi d’étoiles diffère de celui de la France. Il faut ainsi se méfier quant à l’appellation 4 ou 5 étoiles lors d’une réservation d’hôtel dans le pays.

Les plus grands complexes hôteliers se concentrent à Hammamet, Yasmine Hammamet et à Djerba. Concernant justement ce bradage de prix, le problème avec ce secteur c’est qu’il est sous l’organisation des tours opérateurs(TO) qui fixent les prix des prestations touristiques. Les autres arguments indiqués comme l’insécurité, la qualité de service, l’absence de professionnalisme… ne sont que des raisons évoquées pour obtenir une baisse du prix. La cause de la faillite de 200 hôtels et des banques comme BDET est aussi ce système de prix bradés. Ces dernières sont incapables de poursuivre leur activité à cause de l’insolvabilité des hôteliers ayant contracté des prêts bancaires. Pour rentabiliser ce secteur, il faudrait ainsi revoir les prix pratiqués par ces tours opérateurs ou plutôt créer des tours opérateurs tunisiens et des sociétés tunisiennes de transport aérien afin de faire revenir les touristes pendant la basse saison.Beaucoup de touristes européens préfèrent se rendre au Maroc, en Egypte ou à d’autres destinations pendant la basse saison à cause du manque des vols charter.Le ministère de tutelle devrait aussi mettre en place une stratégie qui réduit la dépendance aux tours opérateurs étrangers.

L’Etat ne reste pas les bras croisés face à ces difficultés auxquelles sont confrontés les opérateurs de tourisme. Le mois de février dernier par exemple, le ministre René Trabelsi a s’est rendu à HoumetEssouk Djerba afin d’avoir un entretien avec les entrepreneurs dans le domaine du tourisme de la région. C’est aussi l’occasion pour lui d’indiquer les négociations pour la réouverture des hôtels fermés. Des responsables du ministère du commerce et du tourisme ont aussi décidé de ravitailler les hôtels en différents produits afin de satisfaire la demande de milliers de tonnes de viandes bovines, des viandes ovines et des viandes blanches ainsi que des légumes et des fruits. Ces décisions font suite d’une séance de travail avec la participation du ministre de tourisme René Trabelsi et du ministre du commerceAmor El Béhi. Les deux ministres se sont aussi mis d’accord sur la mise en place d’un programme d’action de contrôle entre les ministères du commerce, l’office national du tourisme tunisien et l’office national de l’artisanat. Ce programme permet de lutter contre la contrefaçon dans l’artisanat. Des représentants du secteur touristique, hôtelier, des agences de voyage et du commerce intérieur étaient présents lors de cette séance de travail.

Bref, entre les menaces sécuritaires, les prix pratiqués par les tours opérateurs, les crises politiques et économiques, il est encore difficile de prédire l’avenir du tourisme tunisien. Certes, le pays est une destination prometteuse, mais il doit être capable de se développer davantage et de faire preuve de moins de dépendance aux TO.

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