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Le transport en Tunisie



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La Tunisie est un pays développé où les moyens de transport ne sont pas manquants. L’Etat détient une grande partie du transport routier, ferroviaire, TGM, métro léger, chemin de fer ainsi que la marine marchande et l’aviation civile.Le bon fonctionnement et la maintenance de ce système sont confiés au Ministère du transport dont le but est d’attirer un plus grand nombre d’investisseurs étrangers tout en boostant la compétitivité des entreprises à travers la modernisation globale de l’infrastructure.

Le secteur du transport et de la logistique tient une place importante dans le développement de l’économie tunisienne et du commerce. Profitant d’une situation stratégique dans la Méditerranée, le pays a mis en place une réforme générale du système de transport depuis l’Indépendance. L’objectif est de devenir une plate-forme de commerce moderne entre l’Europe et le continent africain. Ainsi, après l’indépendance jusqu’aux années 70, les dirigeants du pays ont concentré leurs efforts dans la création de routes de campagne dans le nord puis dans l’emménagement de Tunis et des villes littorales. L’inauguration de la première autoroute date de 1986 et en 2007, elle dispose de 360 km d’autoroutes. Concernant le chemin de fer, la majorité de ce réseau est un héritage de la colonisation française. L’Etat a entrepris aussi des travaux de modernisation de rails avec la présence de la ligne électrifiée et la liaison du réseau ferroviaire avec l’Algérie. La ligne ferroviaire ancienne (TGM) reliant la capitale à la banlieue nordest toujours fonctionnelle.

Le pays peut aussi se targuer d’être le seul à avoir un métro léger parmi les villes arabes et ce depuis 1985.Les transports urbains et interurbains, quant à eux, sont assurés par des opérateurs publics comme la SNTRI et des opérateurs privés du transport collectif. SNTRI opère aussi dans les régions ainsi que d’autres compagnies de bus comme la SORETRAS dans le gouvernorat de Sfax ou la société générale de Transport de Gabès. Les taxis sont également présents. De couleur jaune, ils possèdent des compteurs et peuvent assurer les déplacements à l’intérieur d’une commune.

Concernant les compagnies aériennes, le déplacement à l’intérieur du pays est assuré par Tunisair, Tunisair Express, Nouvelair et Syphax. Ceux qui souhaitent recourir à un jet d’affaires peuvent quant à eux, se tourner vers Tunisavia. La liaison à l’avion à l’intérieur du pays existe entre Tunis, Djerba, Hammamet, Tozeur, Sfax, Monastir, pour ne citer qu’eux.

Enfin, les réseaux maritimes relient le pays aux îles environnantes (îles Kerkennah, El-Jorf). La liaison est également possible entre la Tunisie, l’Italie, la France et l’Algérie.

Ce secteur tient une place non négligeable dans l’économie du pays car il représente 7 % du PIB avec un effectif de 140 000 personnes. Mais ce secteur est encore confronté à des difficultés dans l’amélioration des réseaux routiers dans les campagnes éloignées, le financement du matériel utile à son développement, et l’amélioration de la qualité de ses services.

Ainsi, dans les gouvernorats où les réseaux ferroviaires et routiers sont présents, les habitants n’ont pas du mal à se déplacer. En revanche, dans les campagnes du nord-ouest du pays où les maisons des habitants ne sont pas encore électrifiées et ne possèdent pas de desserte d’eau, les enfants parcourent des km à pieds pour aller à l’école. Ce qui constitue un facteur de déscolarisation des enfants dans ces villages éloignés. Pour y remédier, des associations ont mis en place un système de ramassage scolaire pour ces enfants afin qu’ils ne doivent plus subir ces conditions difficiles de transport.

Paradoxalement, le transport urbain souffre des embouteillages dans le Grand Tunis. Le coût de ces bouchons atteint 600 MD par an à l’Etat. Cela est dû notamment à la hausse du nombre des voitures personnelles et l’absence d’un plan de restructuration du transport urbain.L’aménagement des échangeurs et des ponts ne permet pas de freiner le développement du parc des véhicules. Les réformes du transport urbain nécessitent l’accord de tous les opérateurs dans ce secteur (ministère du transport, de l’environnement, diverses associations privées ou opérateurs publics…). Or, il n’est pas facile de trouver des compromis entre tous ces intervenants.

Par ailleurs, la performance du service des bus n’est pas aussi à la hauteur des attentes de la population. Pendant les heures de pointe, leur vitesse peut aller jusqu’à 7 km à l’heure à cause de la circulation dense et du non-respect de la priorité dans les carrefours. De plus, ce secteur peine péniblement au niveau du rendement car les prix de tickets ne suivent pas la conjoncture économique actuelle et la hausse du baril de pétrole ainsi que la dépréciation du dinar. Par ailleurs, le nombre de bus opérant dans ce réseau diminue aussi significativement. En 2010, on compte 960 autobus jaunes en ville et aujourd’hui il n’en reste de 300. La plupart de ces moyens de transport ont plus de 10 ans de service, et les entreprises opérant dans ce réseau ne peuvent pas se permettre d’acheter des pièces de rechange à cause de la détérioration du rendement de leur investissement.

Pour améliorer le transport urbain, l’Etat devrait ainsi entreprendre l’amélioration des services du transport collectif et la promotion de l’intégration des bus dans les agglomérations urbaines. Ces solutions permettent de réduire l’utilisation de la voiture particulière dans les centres villes, tout en réduisant du coup les embouteillages.

Notons que 24 % des Tunisiens utilisent leur véhicule particulier pour se déplacer en villes tandis que 74 % se servent du transport public occasionnellement. Mais selon un sondage effectué par Sigma sur les citadins et les personnes vivant en milieu rural appartenant à des milieux sociaux variés, 53 % des Tunisiens se montrent insatisfaits du service du transport public. Le sondage a également montré que 29 % des Tunisiens sont victimes de violence verbale en utilisant le transport public et 17 % de vol.

Voilà pour les problèmes du transport urbain qui nécessitent des solutions efficaces du Ministère chargé de la tutelle de ce secteur. Mais la Tunisie entend devenir un pôle méditerranéen de transport aérien et de commerce moderne entre l’Europe et l’Afrique avec la modernisation de ses moyens de transport. Cette réforme générale entre d’ailleurs dans le plan de développement du transport pour 2016 à 2020. Parmi les projets et propositions de modernisation, on peut citer entre autres la création de l’office national des postes frontaliers terrestres, la création d’un pôle pour le transport multimodal à Kairouan, la bonne liaison ferroviaire entre Tataouine et Zarzis…

En effet, les moyens de transport performants apportent une grande valeur ajoutée à l’économie d’un pays. C’est dans cette optique de croissance à l’échelle économique que le pays envisage aussi le développement de moyens de transport et de liens commerciaux avec les pays arabes voisins et avec l’Europe. Or, il ne faut pas cacher que bon nombre d’entreprises souffrent de difficultés structurelles après la révolution de 2011. A titre d’exemple, la Tunisair et d’autres compagnies nationales et régionales qui nécessitent un fonds de financement conséquent. Leurs dépenses d’exploitation environnent 32 % en 2010 alors qu’elles atteignent actuellement plus de 50 % du coût total. Pour résoudre ce problème financier, l’Etat a mis en place un plan de restructuration afind’améliorer la performance et la qualité de service de ces compagnies.Enfin, rappelons que le renforcement de l’infrastructure de base et la modernisation du transport est un projet à l’horizon de 2020, mais l’élaboration de ces projets pourrait prendre plus de temps que prévu.

 

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