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La prise de conscience environnementale des jeunes tunisiens



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La détérioration de la situation environnementale tunisienne est un phénomène qui commence à prendre de l’ampleur depuis 2011.La Tunisie fait partie en effet des 10 pays africains où la respiration de l’air sain est difficile. Cette décadence se répercute notamment sur la santé de la population et l’économie. Tour d’horizon sur cette dégradation de l’environnement, les réglementations en faveur du respect de l’environnement et les campagnes de sensibilisation à la propreté menée par les jeunes et les moins jeunes.

Selon le rapport mondial de l’OMS publié le mois d’octobre 2018, la Tunisie est dans la liste des 10 premiers pays les plus pollués de l’Afrique. Cette liste inclut entre autres l’Egypte, le Maroc, le Nigeria, l’Ouganda… Selon ce rapport, les villes de Tunis, Bizerte et Sousse sont les plus mauvais élèves en termes de qualité de l’air en Tunisie. La pollution de l’air est due notamment aux émissions de gaz d’échappement et fourneaux, au déboisement, aux poussières du sable etc. Néanmoins, l’agence ANPE (agence nationale de la protection de l’environnement) a contesté la fiabilité de ces données en précisant qu’on ne l’a pas contacté alors qu’elle prend en charge la gestion de réseau national de surveillance de la qualité de l’air. Elle indique aussi que le rapport a pointé du doigt les villes de Sousse et de Bizerte alors que les villes de Sfax Gabès ou Gafsa sont les villes les plus polluées.En effet, à Gabès par exemple, le Groupe chimique tunisien qui exploite les mines de phosphate répande chaque jour 14 000 tonnes de phosphogypse dans la mer tout en dégageant de l’acide phosphorique dans l’air. A Tunis, on peut citer aussi la décharge saturée à ciel ouvert de Jbel Borj Chakir qui décharge 400 000 m3 de liquide toxique.Par ailleurs, une autre étude effectuée par la revue Le Lancet a révélé aussi que la Tunisie a décroché une note de 100/100 sur la qualité de l’air intérieur, et 37/100 sur les particules de diamètres au-dessous de 2,5 microns. Quoi qu’il en soit, le problème environnemental en Tunisie a des impacts non négligeables sur l’activité économique et la santé publique. La dégradation du sol et des forêts due à la déforestation impacte sur la production et la quantité des ressources naturelles. La pollution des ressources et de l’eau entraîne aussi des pathologies hydriques et les maladies cardio-vasculaires sans oublier la détérioration des ressources piscicoles et leur répercussion sur le développement du tourisme. L’accumulation des déchets provoque également la propagation des maladies dermatologiques.

Le plus grave avec ce problème de pollution environnemental, c’est son coût. Selon l’étude menée par la Banque mondiale et des ONG, le coût de la décadence de l’environnement en Tunisie est l’équivalent de 2,7 % du PIB en 2012 soit 1,5 milliard de dinars ou plus du quintuple du budget du ministère de l’équipement, de l’aménagement du territoire et du développement durable. Aujourd’hui ce coût peut se chiffrer dans les 2,2 milliards de dinars. En fait, même si la Tunisie adhère aux directives européennes sur le respect de l’environnement, elle se détache progressivement de ses engagements en matière de protection de ressources naturelles et de la santé humaine ainsi que la valorisation des déchets et le déploiement de l’activité de recyclage.

L’unité européenne recommande actuellement quelques mesures afin de réduire le coût de la dégradation environnementale. Ces mesures incluent entre autres la révision de prix de ressources et l’élaboration d’une fiscalité écologique efficace et d’unecomptabilité verte.

La Tunisie dispose des lois, des règlements et des arrêtés ministériels sur la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles pour les générations futures. Par exemple, la loi n° 88‐91 du 2 Aout 1988 portant sur la création de l’ANPE, la loi n° 96‐41 du 10 juin 1996 concernant les déchets et le contrôle de leur élimination,la loi n° 2009‐49 du 20 Juillet 2009 sur les aires maritimes protégées. Concernant les règlements, on peut citer également le décret n° 78‐814 du 1er septembre 1978 relative aux conditions d’exploitation des eaux souterraines, le décret n° 95‐252 du 13 février 1995 sur les autorisations de pêche. Et parmi les arrêtés ministériels, on retrouve aussi entre autres l’arrêté des Ministres des Finances et de l'Agriculture du 24 juillet 1991 relative aux redevances pour l’usage des eaux et du sable du domaine public.

Pour en revenir aux missions de l’ANPE créée en 1992, cette agence prend en charge la lutte contre toutes sources de pollution, l’atténuation de la décadence de l’environnement, le suivi des rejets et leur traitement. L’agence dispose d’un corps d’experts contrôleurs assermentés répartis sur le territoire. Ils ont aussi pour fonction de contrôler l’efficacité des installations de traitement de rejet, le respect des dispositions légales relatives à la pollution et la violation de ces lois. Ces experts contrôleurs au nombre d’une quarantaine jouissent d’un pouvoir de police judiciaire. Ils peuvent ainsi accéder à tous les établissements publics et privés. L’ANPE a ainsi pu mener jusqu’à 5 000 opérations de contrôle par an, dans le but de réduire la pollution de l’environnement tout en protégeant les milieux de ressources naturelles.

Beaucoup d’ONG environnementales essaient de résoudre le problème de pollution de l’environnement à travers les campagnes de sensibilisation sur les dangers de la pollution. Parmi eux, on peut mentionner SOS BIAA. Cette association œuvre dans la lutte contre la pollution des industries. Elle effectue aussi l’intermédiation entre les industries responsable de la pollution et les hauts responsables du gouvernement afin de trouver une issue aux problèmes écologiques. Elle a réalisé jusqu’à maintenant 3 projets concernant la décharge de Grand Tunis, Nabeul et Sousse.

Tunisie recyclage est également une autre association non gouvernementale. Elle met en place des opérations de nettoyage et de collecte des déchets recyclable dans tout le pays surtout dans la banlieue nord. Malgré la limitation de ressources financières de ses adhérents, elle peut collecter des centaines de sacs de déchets lors de leur programme de collecte à domicile. L’Agence nationale de gestion des déchets a offert gratuitement ces sacs. Les adhérents opèrent ainsi la collecte des déchets à domicile chaque après-midi avant de trier ces déchets dans un local pour en retirer des matériaux comme le plastique, l’aluminium etc. qu’ils revendent aux entreprises recyclant ces déchets. L’association ne dispose pas de budget de fonctionnement que les cotisations et les dons des adhérents. C’est ce qui l’empêche de développer ses activités.

L’association des amis du Belvédère a effectué aussi une journée de nettoyage du parc le 20 octobre dernier. Cette action fait suite à des campagnes menées par des jeunes dans plusieurs régions du pays. L’AAB a invité tous les passionnés de la nature et les amis du Belvédère pour participer à cette campagne de nettoyage. Cette prise de conscience des jeunes a fait aussi naître d’autres campagnes citoyennes comme celle baptisée « utiliser les semences tunisiennes pour consommer tunisien. Cette campagne qui sera organisée le 12 novembre 2019 tourne autour de la plantation d’un million d’arbres et l’octroi de nourriture pour les personnes sans domicile fixe.Bref, les jeunes et les moins jeunes sont tous concernés par cette cause de propreté de l’environnement.

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