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Les micro-finances en Tunisie



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Les personnes de faible ressource sont souvent amenées à emprunter auprès des micro-finances pour solliciter des crédits ou les financer dans les difficultés budgétaires au quotidien. En Tunisie, l’histoire de ces institutions remonte aux années 60. Dans cet article, nous allons passer en revue le passé historique des micro-finances en Tunisie, les types de micro-finances et leurs principales activités.

Les institutions de micro-finances tunisiennes ont vu le jour dans les années 60. En effet, les « Caisses locales de crédit mutuel »ont été créées cette année-là. Les programmes de développement financés par les organismes internationaux comme le « Fonds international de développement agricole » (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont été aussi implémentées la même année. Le gouvernement tunisien a également mis en place le Programme régional de développement (PRD) en 1973 pour réduire les inégalités économiques en créant de l’emploi.

De nouveaux changements se sont encore intervenus car en 1979, certains ONG ont inclus dans leurs projets de développement une constituante de micro-crédit et a utilisé cette dénomination. Citons parmi ces associations de micro-crédit (AMC) les organisations APPEL, SAVE THE CHILREN, ATLAS, FONDATION LE KEF…). Cette initiative est suivie par la mise en place du Programme de développement urbain intégré (PDUI), la Création du « Fonds de Promotion de l’artisanat et des Petites Métiers ».

Dans le milieu de financement bancaire, la banque tunisienne de solidarité (BTS) a proposé un financement des micro-entreprises pour les jeunes diplômés et qualifiés en 1997. Ce financement est à la hauteur de 90 % du projet. Pour toucher plus de jeunes diplômés dans les régions, elle a collaboré avec les Commissariats régionaux de Développement agricole, l’Agence nationale de l’emploi et du travail indépendant et l’Agence tunisienne de formation professionnelle.

La loi organique n°99-67, quant à elle, est promulguée en 1999. Cette loi concerne les micro-crédits accordés par les associations qui aident à l’intégration socio-économique à travers le financement de fond de roulement ou de petits matériaux de production. Ce crédit est limité à 5000 DUT au maximum avec un taux d’intérêt de 5 %. La durée de remboursement maximale est de 3 ans. Les familles nécessiteuses, les personnes vulnérables mais et peuvent faire un travail continu mais ne trouvent pas peuvent prétendre à ce financement.

Le gouvernement provisoire en 2011 a inscrit d’ailleurs parmi ses principales mesures d’appui au développement la création d’une micro-finance pérenne pour un meilleur développement des régions. La loi n° 2011-117, quant à elle, encadre l’octroi du crédit pour les sociétés anonymes ayant un capital minimum de 3 millions de dinars. Mais les associations de micro-crédits (AMC) peuvent opérer dans ce secteur s’ils constituent une dotation minimale de 50 000 dinars. L’IMF peut aussi proposer la microassurance. La nouvelle loi n°2012-2128 encadre aussi le plafond du micro financement et le taux d’intérêt annuel maximum.

Cette institution de micro-crédit est surtout présente dans les pays pauvres et les pays en voie de développement (comme l’Afrique ou l’Amérique latine). Ces services permettent d’améliorer les conditions de vie de la population à travers l’octroi d’un micro-crédit. En fait, le terme micro-finance inclut tous les services financiers conçus pour un public qui ne peut pas accéder aux financements bancaires. Elle aide ainsi les personnes défavorisées dans leur insertion sociale et bancaire en leur accordant un crédit ou une solution d’épargne. La différence avec les crédits bancaires, c’est que cette institution peut financer un projet comme le lancement d’une activité même si le demandeur ne peut pas mettre en avant une garantie solide. Le remboursement du crédit se fait par le revenu généré par l’activité.

Il existe plusieurs types de micro-finance :

  • une association (par exemple une ONG ou organisation non gouvernementale)
  • une mutuelle ou une coopérative
  • une société commerciale (comme une banque ou une société financière non bancaire)
  • ou des associations locales sans identité juridique comme la « tontine » en Afrique. Celle-ci est un groupe de personnes qui se réunissent d’une façon régulière et qui se constituent une épargne en commun pour investir dans un projet ou pour venir en aide à un des épargnants. En règle générale, ces associations ne peuvent offrir autre service que le financement. Mais certaines ont étendu leurs activités en proposant la solution d’épargne avec l’autorisation des autorités locales.

Ces institutions sont tenues de se conformer à la règlementation des banques car ils revêtent un caractère bancaire. Les autorités de tutelle des banques contrôlent leur activité.

Mais il faut souligner que ces institutions de micro-finance fonctionnent différemment des banques traditionnelles. En effet, elles estiment l’éligibilité d’un demandeur de crédit en tenant compte des critères plus humains et de la viabilité du projet, plutôt que les garanties proposées comme le bien, ou le salaire. Elles évaluent aussi le sérieux du demandeur du crédit à travers l’entretien avec lui. Ces institutions gardent également une relation de proximité avec ceux qui ont bénéficié de microcrédits. Elles les aident dans la gestion de leur projet afin que ces derniers puissent réussir. Elles peuvent même donner une formation sur la gestion d’un budget, sur la comptabilité, la manière de constituer une épargne etc. Les prêts octroyés par l’IMF sont souvent des prêts groupés. Ce sont des prêts proposés aux plus démunis et qui n’exigent pas de garantie. Celle-ci est assurée par la solidarité entre les membres du groupe. En fait, le fonctionnement d’une IMF est simple. Un comité examine les demandes. Il évalue la motivation, le sérieux, les compétences et l’expérience du demandeur. Il étudie aussi la viabilité du projet et les possibilités du remboursement du demandeur avant d’accorder le crédit. Concernant les sources de financement, elles peuvent provenir des dépôts des membres et clients, des fonds propres de l’institution, des dons ou subventions lors du lancement, des crédits octroyés par les banques, d’investisseurs privés ou du financement des organismes étrangers. Pour décrocher un financement auprès d’un micro-crédit, on peut se rendre auprès d’un réseau d’accompagnant social qui fait l’étude du projet.

L’activité des micro-finances en Tunisie s’articule souvent autour du micro-crédit. Mais de nombreuses IMF jouent aussi un rôle non négligeable dans la collecte des dépôts. Certaines proposent également des services d’assurance et des services non financiers comme l’éducation sur le budget. L’IMF représente en plus un avantage concernant sa proximité avec les demandeurs et sa présence dans les autres gouvernorats et les milieux ruraux. Ce qui constitue un grand potentiel dans l’économie. De plus, elles peuvent aussi développer une niche dans la collecte de dépôts dans les lieux excentrés tout en proposant des crédits. Cependant, ces IMF sont limitées dans leur approche. En effet, leur capacité de financement est réduite comparée à celle des banques et on peut constater aussi un taux faible de transformation de dépôts en crédits. Cependant, en Tunisie et en Afrique, ce secteur enregistre un développement remarquable et dispose un réseau important d’agences. Pour développer le secteur, ces IMF peuvent entrer en relation de partenariat avec les banques. Cela permettrait d’agrandir leurs fonds afin de pouvoir proposer de crédit sur le moyen et long terme.

Ces institutions sont des acteurs de développement qui visent à sécuriser financièrement les couches sociales les plus défavorisées à travers les services de dépôts et autres services.  

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