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Zoom sur les métiers de l’assurance en Tunisie



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Malgré la lente reprise de la croissance économique, le secteur de l’assurance apporte leur contribution dans le développement du pays. Ce sont les assureurs qui ont indemnisé les entreprises victimes de la révolution de 2011. Malgré cela, les compagnies d’assurances souffrent d’une faible amélioration du taux de pénétration, d’une progression lente de la production de l’assurance par rapport à la population totale, et le manque d’harmonie de la structure. En effet, on recense actuellement 23 compagnies d’assurances en Tunisie dont 13 proposent des prestations diversifiées mais le reste n’offre qu’un choix limité de services. Tour d’horizon sur l’avenir de ce secteur et les formations à suivre pour décrocher un emploi dans les entreprises d’assurances.

Pour les bacheliers qui souhaitent se spécialiser dans les métiers de banque et de l’assurance, il existe quelques écoles de formation privée et facultés étatiques qui proposent cette formation. On peut citer entre autres l’université internationale qui délivre un diplôme de master en finance et comptabilité accrédité par le ministère de l’enseignement supérieur. Elle vise à former des responsables administratifs dans les entreprises exerçant des activités internationales. A l’issue de la formation, le diplômé peut exercer la fonction de conseil en stratégie financière, agent général d’une compagnie d’assurance, gestionnaire de trésorerie etc. L’accès au master de finance requiert le passage à un concours d’admission à l’université. Cette école supérieure de commerce est en partenariat avec SAP university Alliance, SMP, AHK etc. IAE, ou l’école université privée de management et de finance propose également de formation dans le domaine d’assurance pour devenir agent général ou courtier d’assurance. Les professionnels du métier de l’assurance et les bacheliers peuvent aussi se former auprès de l’AIEFFA (l’association internationale des établissements francophones de formation à l’assurance). Cette association délivre un diplôme reconnu par le ministère de l’emploi.

D’abord, l’assurance compte des grandes entreprises qui pourvoient des emplois aux jeunes diplômes universitaires. Cette structure a pour objectif de maintenir les revenus des assurés, de sauvegarder les emplois, d’indemniser les victimes d’accidents, et de reconstituer leur bien. Elle joue également un rôle économique non négligeable car elle investit dans l’économie nationale tout en fiabilisant les relations commerciales. Habitation, voiture, crédit, retraite etc. l’assurance ne connaît pas de chômage.Les contrats sont répartis en 3 catégories : les assurances vie (décès, épargne, retraite) et non vie (mutuelle santé, assurances de biens etc) ainsi que les assurances IARD (incendie, accidents et risques divers). Il s’agit donc d’un vaste secteur qui recrute les diplômés de bac + 2 à bac + 5. Parmi les postes disponibles, on peut citer les conseillers commerciaux, les chargés de clientèle, les gestionnaires de sinistres, les téléconseillers, l’inspecteur commercial etc. La rémunération dépend du poste occupé et de l’envergure de l’entreprise. Les plus grands recruteurs sont les établissements bancaires, et les compagnies d’assurances, mais des entreprises dans le secteur immobilier, du commerce et de finance peuvent aussi avoir besoin de ce professionnel. Par ailleurs, il faut souligner que ce métier requiert des aptitudes spécifiques outre l’acquisition d’un diplôme. A titre d’exemple, un courtier en assurances devrait avoir des connaissances en gestion et en droit commercial. Il devrait faire preuve d’autonomie et avoir des qualités d’un bon négociateur. La rigueur, l’esprit méthodique et la capacité d’analyse sont également des compétences utiles pour exercer ce métier. Il s’agit donc d’un professionnel orienté vers un profil commercial car il aurait à fidéliser et à développer la clientèle. Les sortants universitaires intéressés par la gestion de risques et la vente de contrats peuvent postuler auprès des banques, des entreprises d’assurances etc.

Selon les statistiques, ce secteur affiche une hausse de chiffres d’affaires allant de 647,2 MDT en 2017 contre 723,5 MDT pour le premier trimestre de cette année 2018. Les données du CGA indiquent une hausse de l’assurance-vie de 30,2 % au cours de ce premier trimestre comparé à la même période de l’année dernière. Par ailleurs, l’assurance-automobile a détenu la plus grande part des autres domaines de l’assurance dans ce CA avec 45, 9 % de contrats, contre 22, 2 pour les contrats risques.A rappeler que plusieurs banques ont aussi développé un service d’assurances à l’instar de ZitounaTakaful ou encore Assurances BIAT. Le produit d’assurance de la banque Zitouna est basé sur la coopération mutuelle, la protection et l’assistance entre les participants. Le taux de croissance de ce marché de Takaful peut atteindre 15 à 20 % selon les estimations des analystes. Le CA des trois assurances de Takaful a connu d’ailleurs une forte hausse pour cette année. Quant à l’assurance BIAT de la banque internationale Arabe de la Tunisie, il s’agit des produits permettant d’assurer la maison, la voiture, la retraite, la vie etc.Concernant les dédommagements versés par les assureurs au cours de cette année, ils ont aussi augmenté au cours du premier trimestre avec un chiffre de 256,8 MDT en début 2018 contre 224,4 MDT en début 2017. Le nombre des accidents déclarés au cours du premier trimestre de l’année et les placements des rassemblées par les compagnies d’assurances a aussi augmenté comparé à celui de l’année dernière.

Malgré le taux de pénétration peu élevé, le montant global des primes d’assurances a connu une hausse pour ces dernières années. Ce qui a permis de donner un coup de fouet à l’expansion des produits comme l’assurance islamique Takaful. On peut donc dire que ce secteur se porte mieux comparé à l’économie tunisienne en général. La compagnie STAR est toujours le leader dans ce secteur en s’arrogeant une part de marché de 18,2 %. A noter que cette compagnie est en partenariat avec le groupe français Groupama. En fait, l’année difficile pour les assureurs est l’année 2011 car au cours de cette année, ils ont dû dédommager les sociétés et entreprises victimes de pillages et d’incendie de la révolution.

La filière assurance voiture a été la plus rudement touché avec une perte estimée à 20 MDT en 2012 et quelques compagnies ont disparu du secteur après cette période difficile. Puis, la santé du secteur s’est nettement améliorée malgré le déficit de sécurité auquel le pays se trouve confronté. Les compagnies ont essayé aussi de mettre des plans de réassurances pour consolider leur structure. Malgré cela, pour affronter la concurrence des compagnies internationales, il est important de trouver des solutions pour les insuffisances du secteur dans le but de renforcement de la compétitivité des entreprises d’assurances. Le plan sur le développement du marché doit être basé sur une meilleure transparence entre les intervenants du secteur comme le courtier ou l’agent général et l’assuré. Par ailleurs, les couvertures ayant la plus de potentialité concernent l’assurance-vie, la santé et l’épargne. L’assurance-vie qui garantit les assurés contre le risque de décès ou les permet de se constituer un capital a été depuis victime des tabous religieux. Mais la demande de ces produits commence à afficher une hausse constante dans les pays. En somme, le secteur a des perspectives de croissance intéressantes mais il requiert la mise en place de réformes pour rêver d’un taux de pénétration plus élevé.

 

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