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Les impacts négatifs des mesures de confinement sur l’emploi en Tunisie Impact sur les petites et moyennes entreprises et les artisans Généralités sur les mesures de confinement et les effets sur l’économie Les impacts négatifs des mesures de confinement sur l’emploi en Tunisie La crise sanitaire causée par Coronavirus a eu un impact très marqué sur l’économie et l’emploi à l’échelle mondiale. De nombreuses entreprises sont devenues insolvables et ont mis la clef sous la porte. Une situation qui a engendré la flambée de chômage dans certains pays comme la Tunisie. Dans cet article, nous allons faire le point sur les effets de mesures de confinement sur l’économie tunisienne et l’ampleur de la vulnérabilité des PME et artisans face à la pandémie. Généralités sur les mesures de confinement et les effets sur l’économie La fermeture des frontières, la limitation des déplacements, le couvre-feu, le port de masque obligatoire, le respect des gestes barrière font partie des règles imposées par plusieurs pays pour contenir le fléau mondial. Le manquement à l’interdiction de sortie sans motif autorisé peut entraîner les sanctions des agents de la police dans certains pays. En ce qui concerne les mesures de confinement en Tunisie, le gouvernement vient d’annoncer l’interdiction de circulation dans les gouvernorats jusqu’au 31 juillet 2021 à la suite de la recrudescence de variants de Covid. Cette décision est renforcée par d’autres mesures comme le couvre-feu de 20h à 5h du matin, l’interdiction de manifestations publiques, la limitation de taux d’accueil dans les lieux publics, la réduction des activités des terrasses, cafés, restaurants, la suspension des prières dans les mosquées. Les voyageurs qui souhaitent se rendre à l’intérieur du pays doivent aussi être vaccinés et présenter un test PVC négatif au coronavirus. Pour en revenir à l’impact des mesures de confinement prises depuis l’année dernière sur l’économie, comme la plupart des pays du monde, la Tunisie est durement affectée par la crise. Suite au confinement général de 2 mois au cours du deuxième trimestre de l’année dernière, l’économie tunisienne devrait accuser une baisse de 46,4 % du PIB selon l’étude de l’ITCEQ et une chute en croissance de 11,6 % pour une durée de 3 mois. Les secteurs les plus touchés sont le secteur industriel (mines, bâtiment, TP, matériaux de construction céramique et verre, industrie textile…), les services marchands (tourisme, transport et télécommunication…) et l’agriculture. Le secteur de l’industrie absorbe une part non négligeable des exportations tunisiennes. Or, tous les pays partenaires de la Tunisie affichent une récession économique à cause du confinement. Le secteur informel qui représente plus de 30 % de l’économie est aussi victime de la crise. L’environnement défavorable à la croissance économique entraîne l’envolée de chômage en Tunisie, la précarisation et la perte de pouvoir d’achat des consommateurs. Seul point positif, la révision des prix mondiaux des phosphates exportés par le pays mais encore faut-il que le pays puisse en profiter avec les mouvements sociaux. L’étude réalisée par l’IFPRI estime une perte d’emploi temporaire de 430 000 pendant les 3 mois de confinement (jusqu’au mois de juin 2020). Sur le plan fiscal, le blocage des activités et la fermeture des entreprises impactent à son tour sur la baisse des recettes fiscales et la mobilisation des ressources de l’Etat. Ce qui risque encore de plomber l’économie dans une situation d’endettement lourd avec sa dette extérieure de 60 % et la dette publique de 76 % du PIB. L’ONU et le gouvernement ont aussi estimé une hausse de chômage allant jusqu’à 21,6% jusqu’à la fin de l’année 2020 si l’Etat met toujours en place les mesures de confinement général. Pour réduire l’ampleur des effets de la pandémie sur l’économie, le gouvernement a donc décidé d’alléger les mesures de confinement et d’interdiction de rassemblement et de rouvrir les commerces. Le confinement général est écarté faute de moyens. L’Etat a aussi négocié pour les reports de remboursement de dettes. Ainsi, même si les dégâts humains causés par l’épisode de la pandémie sont heureusement minimes, l’impact économique du confinement sur une économie déjà fragilisée est dévastateur. Impact sur les petites et moyennes entreprises et les artisans Même si la statistique de contaminations et de décès par la Covid affiche des différences entre les pays et au sein des gouvernorats pour la Tunisie, les répercussions économiques sont ainsi drastiques. Dans de nombreux pays, les petites et moyennes entreprises sont les plus touchées par les mesures de confinement, la fermeture des frontières et la mise en quarantaine. Ces mesures causent les perturbations des opérations commerciales, la baisse des ventes et la difficulté d’accès aux intrants. Ces PME regroupent les entreprises dans le secteur de commerce en gros et détail, dans le secteur du tourisme, l’hébergement et la restauration. Notons au passage que les PME constituent plus de 95 % des entreprises à l’échelle mondiale et 65 % de la totalité de l’emploi si on considère le secteur formel et informel. Une baisse significative de production voire une faillite de ce secteur pourrait avoir des répercussions désastreuses sur l’économie mondiale. Une enquête réalisée par le Business Pulse Survey Tunisie au 4ème trimestre 2020 a ainsi révélé que 85,9 % des entreprises enquêtées dont la plupart sont des PME enregistrent une baisse des chiffres d’affaires. Pour les entreprises dans les secteurs de restauration, d’hébergement et les cafés, la baisse de revenus affecte 92.6%. Par contre, les entreprises dans le secteur d’exportation et la fabrication des produits chimiques et pharmaceutiques sont moins nombreuses à déclarer une décroissance de leur chiffre d’affaires. Quant au risque de fermeture définitive suite aux mesures du confinement, le risque est particulièrement élevé chez les secteurs suivants : hébergement, restauration, bâtiment ainsi que le secteur de l’information et communication et les industries alimentaires. 31% des entreprises dans le secteur d’hébergement, restauration et cafés ont déclaré une fermeture contre 28,5 % pour les industries alimentaires et 23, 4 % pour le secteur de l’information. L’enquête a aussi indiqué que 83 % environ des micro-entreprises ont déclaré avoir travaillé au moins une semaine pendant le mois de novembre et décembre 2020. En fait, les risques sont plus accrus chez les PME que les grandes entreprises. Concernant le secteur agricole et les artisans, les premiers sont mieux outillés face à la crise et la perte de revenus sauf pour la population en forte précarité. La chute de vente concerne seulement les exploitants transformateurs des produits agricoles (fromagers, fabricants de couscous et d’huiles essentielles, préparateurs de farines de céréales, miel…). La baisse de revenus touche aussi la population rurale qui vit à la fois de l’agriculture et des activités artisanales ou transformation des produits agricoles ou produits de mer. De leur côté, les artisans craignent également la pérennité de leur entreprise avec l’interdiction de déplacement, la chute de trésorerie et du niveau d’activités. Les activités artisanales de la population dans certains gouvernorats ont connu un développement remarquable grâce à l’appui des projets de développement rural et territorial ces dernières années. Leurs produits sont vendus dans les salons, les foires, les lieux touristiques etc. Mais confrontés aux mesures du confinement et l’arrêt total des activités, plus de 50 % des artisans appréhendent une destruction de leur moyen de substance. Certes, l’Etat a déclaré avoir octroyé un appui financier de 500 millions de dinars au profit du secteur de tourisme et 200 dinars pour les artisans travaillant à la pièce. Mais une chose est sûre, aucun artisan inscrit à l’Office national de l’artisanat tunisien n’a pu bénéficier de cette subvention. Bref, les mesures du confinement se font sentir sur plusieurs secteurs notamment les PME, et les artisans.