Retour

Devenir un médecin en Tunisie le parcours à suivre et les difficultés



Actualités et conseils RH

Blog > Infos économiques > Devenir un médecin en Tunisie le parcours à suivre et les difficultés

 

Le rêve d’exercer le métier de médecin anime de nombreux jeunes. Pour les uns le prestige ou le respect les motive, pour les autres la bienveillance envers autrui, la rémunération ou l’amour des sciences humaines. Quelle que soit la raison qui pousse les étudiants à entreprendre ce métier, il faut au moins 7 ans pour l’exercer et les premières années sont très sélectives. Or, le gain n’est pas aussi forcément intéressant. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on enregistre une montée en flèche de l’exode de ces professionnels de santé Tunisiens en Europe, là où leur compétence est plus valorisée et où l’état des hôpitaux convient à leur attente. Zoom sur le parcours à suivre pour devenir un médecin, l’exode des médecins Tunisiens et les difficultés du métier.

L’étude de la médecine lie la théorie et le pratique avec un cursus long. En Tunisie, les étudiants qui suivent cette voie doivent au moins finir 7 ans d’études pour exercer en tant que médecin généraliste. Ces années sont composées de 2 ans en PCEM ou premier cycle des études médicales, 3 ans en deuxième cycle ou DCEM et les deux dernières années en internat obligatoires. Pendant les deux premières années d’étude, la formation s’articule autour de l’enseignement des sciences fondamentales (anatomie, biologie, embryologie, physiologie, biochimie, génétique, secourisme…). Puis, les futurs médecins jonglent avec la connaissance scientifique et la pratique pendant les 3 années de DCEM. Enfin, pendant les deux dernières années d’internat, ils perçoivent un salaire de 200 euros.Les étudient doivent aussi valider des stages en première année, en deuxième année et des stages d’externat et d’internat.A la fin de ce parcours, ceux qui souhaitent pousser plus loin dans cette branche médicale peuvent se spécialiser dans une discipline spécifique. Pour ce, ils auront à faire 4 à 5 ans supplémentaires d’étude en fonction de la spécialité qu’ils ont choisie. Mais avant cela, ils doivent encore passer par les épreuves du résidanat avec un taux d’admission d’un tiers des participants.Le résidanat est le concours national qui donne accès à la spécialisation. Après la thèse de doctorat, les docteurs peuvent travailler dans le secteur public. Ceux qui ont fini les 4 ans de résidanat, quant à eux, ont la possibilité de poursuivre l’agrégation, l’assistanat…

En ce qui concerne la médecine dentaire, le parcours est moins long, soit 6 ans d’études en pharmacie. On retrouve 4 universités de médecine en Tunisie (à Tunis, Sousse et Sfax) tandis que l’unique université de médecine de dentaire et de pharmacie se situe à Monastir.

Concernant la sélection avant les premières étapes de cette étude, les facultés choisissent les étudiants titulaires d’un bac série sciences expérimentales ou mathématiques. Elles calculent notamment leur score à partir des notes des matières principales comme les sciences de la vie et de la terre, les sciences physiques et les mathématiques. Les bacheliers admis en faculté de médecine sont sélectionnés parmi les milles premiers dans les résultats de bac à l’échelle nationale avec une note moyenne de 16,5 au bac contre 17 en médecine dentaire. Cela est dû au nombre important des lauréats obtenantla mention très bien au bac comparé au nombre de sièges dans les filières médicales. A ce nombre s’ajoutent les étudiants du Lycée Gustave-Flaubert, la Lycée Pierre-Mendès et les boursiers des autres pays Maghrébins.

Le ministère de la santé publique emploie 87 % des médecins Tunisiens. Ces professionnels de santé sont affectés dans des hôpitaux, des centres de santé de base ou exercent en tant que médecin scolaire, médecin du travail, médecin inspecteur…ou ils gèrent les services techniques. En tant que fonctionnaire de la santé publique, le médecin jouit des avantages comme la prise en charge des soins, la retraite, les indemnités en cas d’invalidité ou de cessation d’emploi, et le droit à des congés. La CNRPS assure ces avantages. L’accès aux postes de médecin dans le secteur public se fait par voie de concours annuel. Les informations sur ces concours sont communiquées dans la presse nationale et dans les médias.

Le médecin sortant peut aussi exercer en tant que libéral après avoir obtenu l’autorisation d’ouverture octroyée par le conseil régional de l’ordre des médecins. Il aurait aussi à faire une déclaration d’ouverture auprès de la recette des finances afin d’obtenir une patente. Cet investissement mobilise un certain fonds dans les environs de 3 500 à 4 000 dinars. Et une fois installé, les frais de fonctionnement du cabinet doivent aussi entrer dans son compte. Ils incluent les factures d’eau, d’électricité, le salaire du secrétaire, les assurances… Ces frais atteignent dans les environs de 4 000 dinars par an. Par ailleurs, s’il souhaite ouvrir un cabinet dans une circonscription occupée par un autre confrère qu’il vient de remplacer, il aurait à attendre un an après le remplacement.

Concernant les tarifs et honoraires, ils sont déterminés par la législation. Le pratiquant n’a pas le droit de les abaisser dans un intérêt d’augmenter sa clientèle. Il est interdit aussi de pratiquer le forfait d’honoraires sauf si le cas est autorisé par la réglementation en vigueur. A noter que Tunis et Sousse enregistrent le nombre le plus important de médecins en exercice avec 3 619 à Tunis contre 1248 à Sousse.

Les mauvaises conditions des étudiants en internat avec un travail de 60 h par semaine pour certains, la pression de la hiérarchie, le manque d’équipement, la faiblesse de l’effectif font partie des difficultés du métier en Tunisie. Les hôpitaux publics sont défaillants en matière de moyens, d’effectif. Ainsi, les internes qui font des stages dans ces hôpitaux doivent assumer une lourde tâche.

Voilà pour le quotidien des internes mais depuis ces dernières années, on assiste aussi à un exode des médecins tunisiens en Europe. Certains ont fait leur dernière année de spécialité à l’étranger et décident d’y rester et ce malgré la bonne qualité de la formation dispensée au pays. Pour les autres, c’est une opportunité de se constituer un fonds vu la rémunération des médecins au pays. Certains expatriés sont également motivés par un cadre de travail répondant à la norme. De plus, il ne faut pas occulter que le recrutement se fait rare au sein de l’administration publique. Au total, ils font donc 630 professionnels de santé qui décident de s’établir en France, en Allemagne et dans les autres pays étrangers pour l’année 2018. Et on estime un nouvel exode de plus de 900 médecins pour cette année 2019. Ainsi, d’ici 3 ans, 2 700 médecins vont quitter le pays. Ces estimations sont celles du secrétaire général de l’UGTT, Nourredine Taboubi. Le secrétaire général de l’ordre national des médecins a aussi indiqué que 45 % des nouveaux médecins viennent de s’expatrier à l’étranger. Ce chiffre quadruplé depuis 2012 selon le propos du responsable. Il est vrai que la France manque de médecins et qu’elle fait le recrutement en Tunisie et dans les autres pays arabes et africains. Ces maux du secteur de la santé sont loin d’être résolus à moins que le gouvernement recherche des réponses adéquates aux préoccupations de ces professionnels de santé qui s’exilent en Europe.

Le passage de la médecine générale à la spécialité en Tunisie est similaire au processus en France. Les études de médecine générale durent six ans et les étudiants doivent passer un examen national pour obtenir leur diplôme. Ensuite, les médecins généralistes peuvent exercer leur profession ou poursuivre des études de spécialité pour devenir spécialistes. Les études de spécialité en Tunisie durent généralement entre 3 et 4 ans. Les étudiants doivent passer des examens de certification pour obtenir leur diplôme de spécialiste et être reconnus comme spécialistes par l’Ordre des médecins tunisiens. Il est important de noter que les conditions d’accès à la formation spécialisée en Tunisie peuvent varier selon les années et les universités. Il est donc conseillé de se renseigner auprès de l’université ou de l’Ordre des médecins tunisiens pour connaître les exigences spécifiques. La majorité des médecins spécialistes travaillent pour leurs propres comptes. D’autres pour le compte des cliniques et des hôpitaux publics et certains collaborent avec des agences spécialisées de tourisme médical qui assurent prennent en charge des patients venant de l’étranger pour des opérations de chirurgie esthétique comme c’est le cas de l’agence DOCTOUR

La migration des médecins tunisiens vers la France est un phénomène qui a augmenté ces dernières années. Les raisons de cette migration sont principalement liées à des facteurs économiques et professionnels, tels que des salaires plus élevés et des opportunités de formation et de développement professionnel en France. Cependant, cette migration peut avoir des conséquences négatives pour la Tunisie, car il peut y avoir une pénurie de médecins qualifiés dans certaines régions. Il y a eu des efforts pour encourager les médecins tunisiens à rester et travailler dans leur pays d’origine en améliorant les conditions de travail et les salaires, mais il est encore difficile de dire si ces efforts ont été efficaces. L’immigration de plusieurs médecins tunisiens vers la France est également considérée une opportunité des jeunes médecins spécialistes récemment devenus opérationnels. Ces jeunes ont la possibilité de suivre des formations pour devenir des médecins spécialistes en hydrologie et climatisme. En effet La Faculté de Médecine de Monastir propose aux médecins fraichement diplômé de se spécialiser en poursuivant des études complémentaires en hydrologie et climatologie afin d’obtenir un certificat qui va leur permettre de traiter des curistes ayant l’habitude de fréquenter les centres thermaux et de thalassothérapie intégrés dans des hôtels en bord de mer de certaines chaîne d’hôtels comme c’est le cas de Club Med

 

Ces articles peuvent vous intéresser ...