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Les entreprises face à la crise sanitaire



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L’entrée dans l’ère de la mondialisation accroît le risque de la propagation des épidémies et des virus à cause la possibilité de passer librement d’une frontière à une autre au sein de l’Union européenne et le développement des transports. Tel est par exemple la pandémie de ce début de 21ème siècle, coronavirus, qui est à l’origine d’une crise sanitaire inédite. Ce virus risque d’avoir des impacts économiques, sociaux et politiques conséquents pour les pays qui sont les plus affectés mais aussi pour ceux qui en subit les conséquences économiques comme l’Afrique. Tour d’horizon sur les mesures de protection indiquées afin d’éviter les risques de contamination de Covid 19, le cas des entreprises tunisiennes face à la crise et le relance des activités après la crise.

Le virus Covis-19 est une affection respiratoire mortelle qui a vu le jour en Chine fin 2019 et qui a causé la mort de plus de 165 000 personnes dans le monde d’après le dernier bilan du dimanche 19 avril 2020. Les Etats Américains sont les plus sévèrement touchés, devant l’Espagne et l’Italie. Le pic n’est pas encore atteint et dans de nombreux pays, le prolongement du confinement continue jusqu’au mois de mai. La caractéristique de ce virus est qu’il lui est possible de survivre quelques heures ou quelques jours s’il rencontre la température et le taux d’humidité adéquate. D’où l’utilité de bien désinfecter les mains, et les surfaces avec du savon ou une solution hydro-alcoolique et éviter autant que possible de se toucher les endroits du visage comme les yeux, le nez et la bouche si ses mains ne sont pas propres. Le lavage de télécommande, de téléphones portables et des poignées de portes est également à préconiser puisque ces surfaces peuvent être manipulées par plusieurs personnes pendant la journée. Il faut évidemment éviter aussi le contact cutané comme le serrage de mains, l’accolade et la bise et porter du masque.

La contamination de cette pandémie pourrait provoquer des complications chez un très grand nombre de travailleurs et nuire au rythme du travail dans l’entreprise dans le monde confiné du travail. Et ce même si de nombreux paramètres conditionnent l’extension de la maladie comme le degré de l’immunité des travailleurs, la durée du temps d’incubation, l’intensité du virus… Pour éviter le risque épidémique, les entreprises doivent ainsi respecter des règles d’hygiène strictes et une organisation de travail appropriée. Notons que dans le milieu de travail, l’infection pourrait se produire via l’inhalation des gouttelettes ou poussières par voie respiratoire, l’ingestion par voie orale, la cohabitation dans des bureaux confinés, les locaux défectueux et mal infectés, l’éternuement des personnes malades etc. Les poussières et les gouttelettes contaminées peuvent être présentes dans les installations sanitaires, les cuisines, ou présentes sur les mains, le visage, les habits d’une personne. La contamination se fait lorsqu’une personne porte ses mains ou les objets infectés à la bouche ou mange les aliments souillés.

A souligner aussi que les établissements scolaires, les transports, les chantiers, les hôpitaux, les bâtiments publics ou bâtiments administratifs sont les plus à risque de devenir des outils de propagation d’une épidémie. D’où l’utilité de la suspension des réunions, colloques, séminaires…, le report de déplacement dans les zones à risques et le rapatriement de ceux qui s’y trouvent. Il faut aussi penser au nettoyage, à la désinfection du lieu de travail et au port obligatoire de gants et de masques etc.

Les répercussions négatives de cette crise sanitaire sur l’économie mondiale sont sûrement importantes, et la Tunisie n’en est pas aussi épargnée. Cela est dû surtout à l’arrêt brusque des activités au niveau national et à l’échelle internationale, l’arrêt de recouvrement des dettes des entreprises, et l’endettement des Etats. En ce qui concerne la Tunisie, le levage des restrictions et le redémarrage de l’économie pourrait prendre d’ici un ou deux mois. Mais ce contexte devra donner aussi une opportunité à de nombreuses entreprises tunisiennes de mettre en place une stratégie efficace pour restructurer leur budget et leurs objectifs. En effet, la crise pandémique va évidemment diminuer le chiffre d’affaires des entreprises, mais elle va aussi impacter sur la trésorerie et pourrait causer le chômage partiel. Certaines entreprises pourraient également avoir des difficultés à honorer leurs crédits et seront obligées de réduire le nombre de leurs salariés, la suppression totale de certains postes et même de programmer l’arrêt de leurs activités ou le report des investissements.

Si l’on se réfère à l’étude effectuée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace), trois quart des chefs d’entreprises enquêtées jugent que ce confinement a un impact négatif sur leurs activités. 81 % estiment que leur activité en est affectée. Les entreprises industrielles, les entreprises touristiques, le secteur du bâtiment et les services liés aux entreprises sont les plus impactés par la crise. La plupart de ces opérateurs enregistrent une baisse de la demande et une réduction de prix surtout le secteur immobilier. Ce qui n’est pas le cas pour les opérateurs du secteur de commerce qui enregistrent une hausse de 56 % de leur prix à cause du réflexe de survie de la population qui se ruent vers les denrées alimentaires. L’enquête a montré aussi que pendant cette période de confinement, 38 % des entreprises sondées ont mis en place un plan de travail partiel et 26 % optent pour le télétravail. Malgré cela, ces entreprises qui ont choisi le travail partiel et le télétravail pensent que la productivité des employés est toujours insatisfaisante malgré ces mesures.

Concernant le maintien de salaire pendant cette période, 44 % des petites entreprises enquêtées proposent un salaire intégral contre 93 % pour les grandes entreprises. Sinon, 96 % des entreprises sondées craignent l’effet négatif de cette crise pandémique sur leurs activités pendant les 6 mois à venir tandis que 88 % appréhendent un impact négatif sur une période plus longue de 12 mois.

Cette crise sanitaire affecte évidemment les pays en voie de développement et les moins développés comme la Tunisie. Car même si la Chine, les pays Européens et les Etats américains sont l’épicentre du covid-19, l’activité industrielle du monde entier affiche une baisse due à la perturbation de la chaîne de distribution. La Chine étant un grand fournisseur de textile, de montres, de jouets, des ordinateurs portables, des appareils photos, de produits de luxe…, l’économie des pays partenaires sera affectée si elle est obligée d’arrêter temporairement sa production.

Après la crise pandémique, il y aura aussi de pertes indirectes, une deuxième vague voire une troisième vague en fonction du cumul de faillite des entreprises. Cela pourrait entraîner à son tour une hausse de taux des crédits impayés qui engendrerait une récession financière. Sans parler des millions de chômeurs et la baisse du pouvoir d’achat de la classe moyenne des Tunisiens. La possibilité de redresser rapidement l’économie s’impose. Mais cela dépend de la capacité des banques et de l’Etat à aider les entreprises après la crise. Le pic des pertes indirectes dans l’échelle de l’économie s’articule aussi autour de la propagation locale du virus et de pertes et ralentissement de l’économie. En bref, après cette crise, la Tunisie pourrait alors soit incapable de retrouver la dynamique économique avant, soit apte à regagner ses niveaux de croissance avant la crise ou mieux capable de surpasser sa dynamique d’avant.

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