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La diaspora africaine en Tunisie



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Les migrants venant de la région subsaharienne qui s’installent en Tunisie affichent une croissance remarquable depuis ces dernières années. Les raisons de ce flux migratoire sont nombreuses. Certains sont attirés par la croissance du pays ou l’espoir d’en finir avec les conflits armés en Afrique. D’autres viennent en Tunisie pour continuer leur étude ou pour un asile politique. Les Africains qui préfèrent se disperser dans le pays ont chacun leur mode de vie, leur cuisine. Dans cet article, nous allons faire un petit focus sur le nombre de diaspora africaine en Tunisie ainsi que les spécialités de la cuisine africaine.

Le mouvement de migration en Tunisie date depuis la dernière décennie et il soulève de débats. Le pays constitue une destination, un pays d’accueil pour de nombreux pays Africains tandis que pour d’autres, il constitue un couloir pour passer les marchandises illicites. Selon le travail effectué par Ftdes sur 962 migrants dans le Grand Tunis, à Sousse, à Sfax et à Médenine, 65 % des personnes enquêtées ont réellement choisi de s’installer en Tunisie, 7 % d’entre eux entrent dans le pays à la suite d’un faux contrat de travail, 23 % sont des personnes sorties après des accidents en mer tandis que 75 % passent par la voie régulière. Mais la vie n’est pas tout rose pour ces Africains car 61 % d’entre eux trouve les Tunisiens racistes tandis que 40 % se plaignent d’un mauvais accueil. 90 % de ces migrants se disent d’ailleurs être victimes d’hostilités et de mauvais traitement. Cependant 65 % d’entre ces personnes interviewées se sentent plus en sécurité au pays. La plupart de ces migrants ont du mal à s’intégrer aussi professionnellement malgré leur niveau d’enseignement élevé. Les dirigeants d’entreprises ne les sollicitent pas. En revanche, ils ne bénéficient pas aussi d’une couverture sociale. Selon l’étude 75 % des migrants sont des Ivoiriens, des Camerounais, des Congolais et des Soudanais. Viennent ensuite les Somaliens, les Maliens et les Nigériens. S’ils ont espéré que l’herbe est plus verte dans ce pays, ces migrants se sont donc trompés. En fait, il faut noter que certains de ces Africains espèrent gagner la France ou l’Europe à la suite du ratage de leur intégration sociale, d’autres pensent rentrer chez eux. Voilà pour leur expérience de migration en Tunisie, mais l’Afrique est connue pour son wax mais aussi pour sa cuisine qui mérite d’être sous les feux de projecteurs.

La cuisine africaine se démarque aussi par l’authenticité de ses recettes et son goût. Les spécialités africaines sont d’abord nombreuses selon le pays. En France, quelques entrepreneurs Africains se mettent d’ailleurs à animer le lancement de la gastronomie africaine. A titre d’exemple, la restauratrice franco-ivoirienne Aïcha Ballo, chez Golden Gourmet qui affiche un chiffre d’affaires de 80 000 euros en 2013. Il y a également les fast-foods de Fati Niang et Afrik’N’Fusion qui sont connus du grand public. Ce dernier enregistre un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros en 2012. Ces entrepreneurs essaient de faire connaître et d’améliorer l’image de la cuisine africaine grâce à la création des menus typiquement africains. Il faut dire en effet, que peu d’Européens connaissent la cuisine africaine et l’alimentation de ce grand continent. En fait, on dénombre 54 pays en Afrique, chaque pays a plusieurs ethnies et des cultures différentes. Mais la plupart des traditions locales mélangent le riz, le sorgho, la lentille de terre, la patate douce, le manioc… D’autant plus que le continent possède de nombreux ingrédients, sa cuisine est ainsi riche des mélanges inattendues et présente de multiples facettes. La viande y prend d’ailleurs beaucoup de place. Les viandes prisées sont la volaille, l’agneau, la venaison, l’autruche… On l’accompagne avec des poissons parfumés, séchés et fermentés chez certains pays et toujours avec des légumes. Les grillades de la viande ou de poisson à la braise sur feux de bois ou sur du charbon sont très appréciées en familles et même lors des fêtes. Leur dégustation se fait avec une portion de féculents.

En tout cas, chaque pays a son plat préféré et les légumes et fruits de mer sont toujours présents. A titre d’exemple, au Sénégal c’est le couscous méchoui et le tiebou dienne, au Congo le moambe, en Afrique du sud, le biltong, le bœuf séché. Le met ivoirien « foufou de banane » mélange brochet et banane. Pour l’accompagnement et le dessert, on peut déguster les boulettes à la banane plantain ou au manioc de l’Egypte ou le halva en amandes en Somalie.

Parmi les spécialités africaines privilégiées, on peut citer entre autres le poulet mariné au gingembre et banane plantain, le Tiep bou dien Sénégalais, le ragoût de bœuf aux bananes plantain, le poulet au gombos, le chèvre chaud et magret fumés, le wahoo grillée etc.

Comme on l’a déjà dit, la cuisine africaine utilise des produits locaux comme la viande, le lait, les céréales, les légumes, les fruits de mer. Mais la composition varie d’un pays à l’autre. En Afrique tropicale par exemple, les recettes ne contiennent pas souvent de lait à cause de la rareté de cette denrée. Les sauces à bases d’haricots sont aussi très populaires en Afrique centrale. Les ingrédients de base dans les différentes recettes sont les bananes plantains, le manioc, le riz et le chikwangue. La saveur des plats n’est pas souvent piquante. A Burindi, Congo, Ouganda, et Rwanda, les bases des recettes sont le maïs, le lait, mais la viande est peu consommée car elle est considérée comme source de richesse. En Ethiopie, l’aliment de base est l’injera, une sorte de crêpe spongieuse d’un goût un peu piquant. La cuisine somalienne quant à elle se démarque par les aliments halal et il n’y a pas d’alcool. En Afrique de l’ouest, les produits de base sont le foufou, le couscous, le banku, le riz…

Concernant les techniques de la cuisine africaine, les méthodes culinaires sont donc très diverses, très hétéroclites. Par exemple, à Bénin, pour cuire un repas, il faut beaucoup de temps. Les viandes mijotées doivent respecter un certain temps pour être moins dures, la préparation des légumes-racines requiert aussi du temps pour qu’ils conservent leur texture. D’ailleurs, les Africains aiment manger chaud leur repas sous le soleil pour se protéger contre les intoxications alimentaires. Le gingembre, le curcuma, l’oignon sont présents en grande quantité en tant qu’antioxydants et anti-inflammatoires. La cuisine africaine peut d’ailleurs se targuer d’avoir un apport en fibre intéressant, totalement sans gluten (comme la patate douce). La cuisson de yassa, un plat sénégalais se fait avec le poulet grillé qui sera ensuite mijoté dans le jus des citrons frais avec les ingrédients comme les oignons, la moutarde, le bouillon, les poivrons, les carottes. La mafe subsaharienne à base d’arachide mélange quant à elle, le bœuf ou poulet, à cuire à petit feu avec les carottes, navets, pommes de terre, patates douces, oignons… Quant au fameux couscous nord-africain, il faut faire bouillir les morceaux de viande dans de casserole en y ajoutant du vinaigre, du sel et des oignons finement ciselés, puis laisser mijoter pour attendrir la viande. Pour le couscous, il faut frire les oignons, poivrons, tomate, patate de tomate épices et du sel dans une casserole en ajoutant l’eau. Puis, on ajoute les olives noires en laissant bouillir. On verse ensuite ce mélange dans le couscous en mijotant à petit feu pendant 5 mn avant de le servir avec la viande.

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