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Les métiers qui vont disparaître



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L’impact potentiel de l’intelligence artificielle sur le marché de travail a suscité de nombreuses réflexions et prédictions. En effet, même si l’automatisation accroît la capacité de production des travailleurs, le progrès de la technologie est susceptible d’entraîner la disparition des nombreux métiers à court ou à long terme. Dans cet article, nous allons faire le point sur le métier du comptable, les emplois menacés par l’essor de l’intelligence artificielle et les robots.

Les avancées technologiques impactent sur le mode de production et la distribution de services. La numérisation sophistiquée permet de remplacer ainsi les tâches physiques ou intellectuelles des employés impliqués dans les chaînes de production et la chaîne de valeur. Les innovations dans le domaine de big data, de l’internet bousculent également le monde du travail et les besoins en compétences, si on ne mentionne que l’essor du télétravail ou le travail à distance.

Selon une recherche effectuée par le COE en 2016, 10 % des métiers sont vulnérables à l’impact de l’automatisation et 50 % des métiers subiront une transformation profonde. Parmi ces métiers, on retrouve le métier de comptabilité dont l’éventuelle disparition d’ici quelques décennies a fait beaucoup couler d’encre. Certes, l’innovation numérique depuis l’an 2000 a déjà remplacé beaucoup de travailleurs dans l’exécution de leurs tâches tout en organisant la production du travail, mais quel est l’intérêt de remplacer le métier du robot au comptable ? Voilà la question.

Pour répondre à cette question, il faut parler des avantages de l’intelligence artificielle. Premièrement, même si le coût de la mise en place d’une telle technologie d’automatisation est assez coûteux, les retombées sont intéressantes car il est possible de bénéficier d’un retour sur investissement conséquent sur 3 ans. En outre, un robot peut aussi opérer 24 h/24h tous les jours et il ne prend pas de congé et ne part pas à la retraite. Les machines sont aussi ultra-rapides dans l’analyse des différentes données comptables tout en évitant la marge d’erreur. Tous ces avantages font penser que la menace qui pèse sur ce métier peut être bien réelle. Mais si le robot peut gérer les chiffres tout en libérant du temps de travail perdu avec les tâches laborieuses, il ne peut pas assurer les compétences professionnelles comme la négociation, le sens de la persuasion, la capacité à travailler dans un espace réduit, l’habilité de doigts et des mains, l’assistance aux autres dans la prise de décision… Ni le poste de comptable ni de l’expert- comptable ne risquent pas ainsi de disparaître car cet emploi ne s’articule pas uniquement autour de l’analyse des finances et de la gestion des informations. Mais les personnes moins qualifiées comme le personnel en charge de la saisie des pièces comptable pourront être mutées dans d’autres services.

L’intelligence artificielle s’applique dans de nombreux domaines comme le stockage de données, l’établissement d’un diagnostic médical, la prise de photos dans les règles de l’art, la capacité à parler en plusieurs langues, l’animation ou le pilotage des personnages artificiels dans les jeux vidéo, les jeux de simulation… Certains robots peuvent même effectuer des opérations médicales sans la moindre erreur et battre les meilleurs champions en échec. Les machines intelligentes peuvent ainsi remplacer les hommes dans certaines tâches surtout le travail manuel comme la manutention mais il leur est difficile de prendre en charge certaines tâches comme le déchargement d’un camion dans une agglomération. De plus, les robots ne comprennent pas les lois de gravité et ils ne disposent pas d’une dextérité manuelle comme un être humain. En fait, l’intelligence artificielle facilite 80 % du traitement des documents de l’entreprise et le back-office mais elle n’est pas en mesure de prendre en charge la communication interpersonnelle et ne possède pas le « bon sens » d’un être humain. En outre, plus un travailleur est qualifié, plus il peut profiter du potentiel des machines intelligentes.

Pour en revenir aux métiers qui pourraient disparaître avec l’essor des machines intelligentes, selon les études, les métiers les plus impactés seront les métiers manuels (caissiers, agents de réservation, préparateurs, chauffeurs, assistant comptable d’entreprise…) ainsi que les métiers ne nécessitant pas beaucoup de qualification comme les métiers administratifs, l’assurance…

Dans la liste des métiers susceptibles de disparaître à cause du développement de l’intelligence artificielle, on retrouve ainsi :

- Le métier des employés de banques et d’assurance

- Les employés de la comptabilité, le métier de secrétaire de direction

- Les employés de libre-service

- Les caissiers et les ouvriers de la manutention.

L’étude est effectuée par Think tank Institute Sapiens. En effet, depuis ces dernières années, on assiste à une hausse du nombre d’agences bancaires et d’assurance en ligne. Ce qui se traduit par une baisse d’effectifs des salariés. De même, dans le domaine de comptabilité, l’externalisation des tâches comptables est à l’ordre du jour. Ce qui réduit aussi le nombre de comptables. Le métier de secrétaire de direction est aussi menacé et s’il y a encore du recrutement d’ici quelques années, le prestige de l’entreprise est alors en jeu. En ce qui concerne les employés de libre-service et les ouvriers de manutention, ces métiers pourraient disparaître à partir de 2050 tout comme les autres métiers cités ci-dessus. Les caissiers disparaissent au profit des caisses automatiques tandis que les agents de manutention pourraient encore exercer leur métier d’ici 7 ou 8 décennies à cause du faible coût de la main-d’œuvre.

Beaucoup d’études ont montré que le fait d’automatiser certaines tâches routinières et rébarbatives permet d’augmenter la production. Mais le revers de la médaille, c’est que l’évolution technologique fera aussi apparaître de nouveaux métiers et résorber certains. Parmi les métiers les moins menacés, on peut citer le tenancier de bar, l’hôtelier, l’orthophoniste, le psychologue, le responsable de services vocaux, le professionnel de la santé, le pédicure, le pharmacien, le directeur de vente et du marketing, l’assistant en ressources humaines…

Ce constat révèle que les emplois qui nécessitent de relations sociales et ceux qui nécessitent de créativité et d’analyse peuvent survivre à la robotisation. Le métier de serveur fait exception car s’il y aura beaucoup de resto-robot comme Eatsa à Sylycon Valley où le client aura juste à commander sur son smartphone pour récupérer son plat, il risque aussi de disparaître.

En effet, les postes nécessitant les démarches et lettres administratives, les formules toutes faites, le rangement de dossier clients, l’établissement d’un agenda… peuvent être assurés efficacement par un robot intelligent. La machine peut enregistrer chaque action d’un client, un prospect, un visiteur, ou un salarié de l’entreprise. Elle peut aussi assurer plusieurs tâches à la fois sans que cela n’impacte sur son potentiel. Cette polyvalence constitue non seulement un gain financier pour l’entreprise mais aussi un gain du temps immense car au lieu d’employer plusieurs salariés, le dirigeant n’utilise qu’un robot dopé de l’intelligence artificielle.

Ce qui ne nous empêche pas d’anticiper un scénario où le dirigeant d’entreprise (le manager) lui-même sera remplacé par le robot puisque les tâches de coordination, de contrôle et les tâches administratives réalisées par un manager peuvent être réalisées par l’intelligence artificielle. Le robot peut prendre en charge la gestion des projets, des effectifs, des congés, prendre des rendez-vous, l’envoi des mails… et économiser les forces du travail.

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