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Le tourisme en 2021



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Le tourisme tunisien souffre des problèmes structurels depuis des décennies. Les unités hôtelières sont victimes d’endettement et de dégradation suite à des facteurs sociales comme la souscription à des prêts bancaires, les vagues des actes terroristes de ces dernières années ainsi que l’inadéquation de l’offre à la demande. De son côté, le tourisme sur le plan international ne se porte pas mieux. Le rebond n’est envisageable qu’à partir du troisième trimestre du 2021 dû aux nouvelles restrictions de déplacements et voyages à cause du coronavirus. Etat de lieu de la situation touristique mondiale.

La pandémie affecte gravement la situation du secteur touristique mondiale et du secteur de transport. Depuis l’année dernière, beaucoup de promoteurs ont décidé de fermer leurs hôtels et de mettre leurs employés au chômage technique en attendant la maîtrise de la propagation de l’épidémie. Or, dans un certain nombre de pays, le nombre de personnes contaminées et décédées ne cesse de progresser avec la seconde vague du fléau après la reprise du travail. Selon l’estimation des experts, le regain du dynamisme de ce secteur n’est donc attendu qu’à partir du mois de juillet 2021, si les préparatifs de la vaccination anti-covid sont mis en place. Notons que le tourisme mondial affiche ses piètres résultats au cours de son histoire pendant l’année dernière avec une chute des arrivées internationales allant jusqu’à 74 % selon le chiffre de l’OMT. L’Asie et le Pacifique sont les premiers victimes de l’impact de la pandémie sur le tourisme avec une baisse de 79 % des touristes, suivis de l’Afrique et le Moyen orient avec une chute de 69 % pour les deux régions et pour l’Europe, une baisse de 68 % contre 65 % pour l’Amérique. Cela est dû à des fortes restrictions de déplacements et l’arrêt des vols internationaux afin de réprimer la hausse des cas des contaminés et de décès. Une crise sanitaire sans précédent qui a entraîné la perte de recettes d’exportation à 1 300 milliards USD environ et une perte d’emploi allant jusqu’à 100 millions dans le secteur touristique.

Pour permettre la reprise des vols internationaux, diverses mesures sont prises comme le dépistage des voyageurs, les certificats de vaccination… Mais avec la lenteur de la maîtrise de la propagation de l’épidémie, le non-respect des mesures de sécurité dans certains pays, les tâtonnements et l’absence de protocoles efficaces, la reprise du tourisme n’est possible pour la majorité des pays qu’à partir de l’année 2022. Une enquête réalisée auprès des opérateurs touristiques sur la possibilité de rebond du tourisme a d’ailleurs indiqué que le quart des personnes interrogées prévoient des résultats touristiques comparables à l’année dernière pour cette année. 30 % anticipent des résultats encore plus mauvais. Et 50 % indiquent carrément que le rebond de ce secteur n’est possible que pour l’année prochaine. D’autres avancent aussi le regain réel de l’activité vers l’année 2023, voire l’année 2024 pour retrouver le dynamisme des années avant la crise. Le fait est que le regain de l’activité en Europe et dans le reste du monde n’est que pour une courte durée avec les restrictions de voyage au regard de la hausse du nombre de contaminations.

En ce qui concerne la Tunisie, le secteur touristique est aussi rudement touché par la pandémie avec une régression de revenus de 64 %, une baisse des arrivées jusqu’à 73 % et des nuitées jusqu’à 80 %. Le ministre du tourisme a indiqué qu’il prend les mesures nécessaires pour assurer l’accueil des touristes dans les meilleures conditions. Il a octroyé aussi des aides mensuelles de 200 dinars chacun aux agents du secteur ainsi qu’une subvention de 300 dinars pour les agents en chômage technique dans le secteur du tourisme et de l’artisanat. Pour espérer un rebond touristique en Tunisie, il faut passer par la mise à niveau des hôtels victimes de l’érosion due aux intempéries dans les zones côtières, l’amélioration de la qualité de prestations et la diversification des produits proposés aux touristes. Le tourisme de masse n’étant plus en mesure de fournir une source de devises importantes, il est important de cibler les touristes qui peuvent se payer un hébergement dans un hôtel 4 ou 5 étoiles ou qui peuvent acheter des produits artisanaux. La création de nouveaux circuits touristiques et la mise au point d’un tourisme alternatif peuvent être aussi des solutions pertinentes pour redémarrer le secteur.

En Tunisie, le ministre du tourisme se montre positif quant à la relance du tourisme à partir de la saison estivale 2021. Il a indiqué que son département table sur les marchés algérien et libyen ainsi que celui de l’Europe de l’Est pour remettre sur le rail le wagon du secteur. Le département est aussi en train d’élaborer des stratégies permettant de relancer progressivement le tourisme avec la coordination des autres ministères concernés. Il a également souligné l’effort fourni par l’Etat dans le soutien des entreprises touristiques comme le rééchelonnement des crédits accordées aux unités hôtelières, les subventions mensuelles citées ci-haut et des règlements consensuels entre les opérateurs dans les agences de voyage et les clients.

Pour ce qui en est de la situation touristique en Europe et aux Etats-Unis, les gouvernements pensent que la vaccination et les médicaments éprouvés pour traiter l’épidémie permettent de relancer progressivement ce secteur. D’ailleurs, la vaccination est déjà entamée dans certains pays comme l’Israël et les compagnies aériennes à l’instar de Qantas exigent cette preuve d’immunisation contre le virus. Certains opérateurs touristiques américains pensent aussi que la généralisation du vaccin permet de redresser le secteur et lui faire retrouver ses niveaux de croissance avant la crise. Ils pensent que les « road trips » devraient toujours attirer des touristes et des visiteurs grâce à un contrôle rigoureux des visiteurs. Les opérateurs américains dans ce secteur espèrent aussi une hausse de voyages internationaux pour le deuxième trimestre de cette année 2021.

Notons par ailleurs qu’à la suite de l’interruption des croisières du Carnival, Royal Carribean et Norwegian n’opèrent qu’à partir de fin de mois de février de cette année. Leur activité commence à reprendre leur cours mais certains voyages sont ajournés fin 2021 et même pour l’année prochaine. Certes, les protocoles de sécurité sont sévères avec les tests approfondis, la mise en quarantaine, la distanciation sociale mais la plupart des croisières proposent une capacité réduite et des itinéraires peu étendus. La durée de croisières est fixée à 7 jours et le port de masques est obligatoire dans les espaces publics à bord du navire.

Sinon, l’Afrique reste la destination la plus ouverte aux touristes avec une souplesse des conditions d’accueils sans obligation de vaccination. Quant à l’Australie, la Nouvelle-Zélande tout comme les pays d’Amérique latine repoussent la date d’ouverture complète de leurs frontières pour le tourisme.

Côté réservation auprès des compagnies aériennes, ces dernières se montrent très flexibles compte tenu de la situation sanitaire en acceptant les changements de billets sans frais même pour les billets qui ne peuvent pas être remboursés. Les compagnies pensent même à étendre cette politique de flexibilité de réservation jusqu’à ce que le secteur retrouver son niveau avant la crise.

En ce qui concerne les critères importants de voyages en 2021, les Français interrogés par la plate-forme ETIM à ce sujet répondent que la nature, les activités en plein air (comme les parcs d’attraction), les standards de sécurité, le coût de la destination sont des points importants dans leur choix de destination. Certains prisent aussi la possibilité d’interaction avec les locaux et préfèrent les offres packagées. Enfin, notons que 45 % des Français interviewés disent que leur budget voyage n’affiche pas une baisse pour cette année tandis que 25 % indiquent une baisse.

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