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L’ industrie pharmaceutique en Tunisie un secteur en pleine croissance



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  • Bilan de la privatisation de l’industrie pharmaceutique à Tunisie
  • Quels sont les atouts de l’industrie pharmaceutique tunisienne ?
  • Quels sont les métiers du secteur ?
  • Quelles sont les perspectives d’avenir du secteur pharmaceutique en Tunisie et les difficultés dans ce secteur ?

     

    La croissance de l’industrie de pharmacie Tunisienne est estimée à 40 % d’ici deux ans. En effet, La Tunisie fait partie des pays africains qui peuvent se targuer d’avoir une industrie pharmaceutique. L’essor de ce secteur fait suite à la mise en place des phases de privatisation accompagnées d’un cadre fiscal et réglementaire plus adéquat au début des années 90. Toutefois, comme tout secteur qui prend son envol, les créneaux porteurs auront à gérer entre autres des problèmes de ressources humaines. Zoom sur la croissance de ce secteur, les perspectives de l’avenir et les défis à relever.

    Bilan de la privatisation de l’industrie pharmaceutique à Tunisie

    Les mesures d’encouragement de l’investissement dans ce secteur ont porté leurs fruits. Grâce à ces mesures, les professionnels du médicament et tous ceux qui s’intéressent à ce secteur ont pu bénéficier d’une exonération de l’acquisition des matières premières et des produits de conditionnement importés. Ils paient également une TVA de 6%au lieu de 18%. En plus, les produits ayant deux autorisations de mise sur le marché Tunisien peuvent faire un appel d’offres national. Les investisseurs étrangers peuvent aussi posséder 100% du capital d’une structure et ont l’entière liberté d’effectuer la transmission de fonds. Ces dispositions prises par l’Etat ont permis de développer les infrastructures pharmaceutiques et d’augmenterles besoins du pays. Des filiales de multinationales se sont depuis implantées tandis que les promoteurs nationaux ont monté aussi leur propre entreprise. Aujourd’hui, on compte 56 unités de production en Tunisie. 28 d’entre eux produisent des médicaments à l’usage humain, 6 des producteurs de médicaments pour les animaux, 22 des unités produisant des équipements médicaux dont la moitié sont des entreprises exportatrices. Le pays dispose aussi de 35 centres de recherche, plus de 600 unités spécialistes dans la recherche scientifique et quelques 150 laboratoires. Cet investissement massif a permis au secteur de résister à la dévalorisation de la monnaie nationale et aux impacts de la révolution.

    L’exemple le plus frappant de cette hausse de la production de l’industrie pharmaceutique est la valeur de la production locale de médicaments et dispositifs médicaux qui tourne autour de 15 MDT en 1990 pour devenir 509 MDT deux décennies plus tard.L’approvisionnement local concerne les produits médicamenteux génériques fabriqués sous licence ; ceux ayant des formes liquides et pâteuses et les produits importés (sérums, vaccins etc). L’importation est assurée par l’Institut Pasteur de Tunisie.De son côté, la consommation des médicaments enregistre aussi une hausse moyenne de 10% par an. En 2005, la consommation nationale se situe à 530 MDT pour atteindre 974 MDT 5ans plus tard. Cette hausse de CA et de consommation est due à plusieurs éléments :

    -en premier lieu, il y a lesdites mesures incitatives fiscales et commerciales qui encouragent les investisseurs locaux ou étrangers. Mais le pays dispose également de centres de formation médicale et paramédicale non négligeable. Outre les 20 écoles supérieures de santé, il y a également la faculté de pharmacie, de médecine dentaire ainsi que les facultés de médecine. Sans oublier le développement des infrastructures sanitaires comme les hôpitaux, les cliniques, les centres médicaux dans les gouvernorats.

    -l’amélioration de la prise en charge de soins et du régime de santé impacte aussi sur la hausse de la consommation de médicaments.

    - cette hausse est aussi due à l’arrivée en masse des patients des pays voisins, notamment la Lybie au cours de ces dernières années.Ces patients sont attirés par le coût de soins plus compétitifs et les équipements plus modernes de la Tunisie.

    Si le marché local est florissant, le développement du marché export est sujet à plusieurs éléments comme :

    -le manque de transparence des appels d’offres.

    -Il est également difficile d’enregistrer des médicaments dans les pays étrangers. A ces deux paramètres s’ajoutent la concurrence féroce des marchés asiatiques et des pays arabes voisins.

    Quels sont les atouts de l’industrie pharmaceutique tunisienne ?

    L’industrie pharmaceutique du pays mobilise de compétences variées. On retrouve d’abord les unités de production de médicaments génériques qui figurent parmi les créneaux porteurs dans ce secteur. On cite également l’industrie de la recherche et production de vaccins. Notons en passant qu’il existe plus de 300 unités de recherche scientifique dans la biotechnologie dans le pays. Pour accueillir au mieux les besoins des locaux, des marchés innovateurs de production d’arômes, des produits de conditionnement et de la verrerie en laboratoire sont aussi apparus. Enfin, on compte également des unités d’externalisation de recherches de médicaments dans ce secteur. Ces différentes structures permettent à la Tunisie de produire des médicaments ou des dispositifs médicaux en grandes séries.

    Quels sont les métiers du secteur ?

    Cette industrie propose de nombreux débouchés qui assurent un parcours professionnel passionnant pour les sortants de faculté de médecine, faculté de pharmacie etc. Ils peuvent exercer entre autres le métier de pharmacien hospitalier (celui qui assure la gestion des achats et des produits de santé des patients hospitalisés), le praticien hygiéniste (celui qui assure de formations d’hygiène définit par le comité de lutte contre les infections), le pharmacien inspecteur de santé publique (celui qui élabore et met en œuvre la politique de santé publique). On peut citer également le pharmacien biologiste, le pharmacien enseignant ou maître de conférences, ou le pharmacien responsable d’un laboratoire de recherche etc. Le progrès technologique a fait aussi apparaître le e-pharmacien. La liste est loin d’être exhaustive.

    Mais la plupart des métiers dans ce secteur entre en relation avec des professionnels de réseaux de santé. La rigueur, la disponibilité, la curiosité, le bon sens relationnel, l’esprit d’équipe, le sens d’écoute et la capacité d’analyse sont les qualités requises. Des connaissances en biologie, enépidémiologie, en droit de la santé, en pharmacologie sont également indispensables pour certains postes.

    Quelles sont les perspectives d’avenir du secteur pharmaceutique en Tunisie et les difficultés dans ce secteur ?

    La dynamique du développement de ce secteur est plus certaine comparée aux marchés des pays voisins. Cette croissance a un effet positif sur l’amélioration de l’espérance de vie des habitants et sur les opportunités d’investissement dans ce secteur. La position géographique stratégique du pays (proximité avec les pays arabes et africains), le coût des soins moins chers que dans les pays européens, le traitement et les structures sanitaires de qualité constituent aussi les points forts de cette industrie.

    Par ailleurs, la politique plus souple sur le tarif de médicaments et sur les procédures d’enregistrement de l’AMM, la mise en place des lois en faveur de recherches des laboratoires internationaux sont encore des points à améliorer. Dernièrement, on note également cet incident de corruption de la pharmacie centrale sur le médicament Depakine-chrono. L’hypothèse de contrefaçon, d’erreur d’emballage de Sanofi étaient évoqués pour ce comprimé. Quoi qu’il en soit, le ministère de santé a décidé de retirer du marché les boîtes de ce médicament qui traite les patients épileptiques mais qui contient des médicaments pour l’hypertension.

    Enfin, le secteur pharmaceutique aurait aussi à trouver des talents de haut niveau qui se prêtent à des fonctions de manager. Ainsi, pour continuer de garder cette vitesse de croissance, les investisseurs doivent dénicher des experts en management que ce soit en interne ou en externe. En bref, ce secteur propose des nombreuses possibilités d’évolution pour les diplômés en médecine ou en pharmacologie à condition de satisfaire les exigences des recruteurs.

     

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